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Ces dernières années, la France est devenue l'un des pays (si ce n'est LE pays) ayant les politiques les plus strictes pour lutter contre le gaspillage. Dans cette série d’articles, nous examinerons de plus près les efforts déployés par la France et ses habitants pour atteindre le "zéro déchet".
Lorsque l’on entend l'expression "zéro déchet", ce qui vient à l'esprit, ce sont les influenceurs Instagram et les Youtubeurs. Ces personnalités prônent une certaine esthétique et chantent les louanges de l’accumulation des déchets d’une année dans un grand bocal en verre de type "Mason Jar".
En d'autres termes, le "zéro déchet" est désormais associé aux riches. Il s'agit d'une quête réservée à ceux qui disposent de temps et d’argent. Monsieur Tout-le-monde n’y a donc pas accès. La plupart des gens ordinaires n'y ont pas accès.
Mais ce n'est pas forcément le cas partout, comme l’illustre la ville de Roubaix. Cette commune est située dans le nord de la France près de Lille et de la frontière belge. C'est l'une des villes les plus pauvres du pays avec plus de 40 % des habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté.

Roubaix a lancé son programme "zéro déchet" en 2014, non pas pour faire bonne figure sur Instagram, mais pour réduire les déchets dans ses rues. Au lieu d'investir du temps et des ressources dans la gestion des déchets, la ville souhaita réduire le volume de détritus produits. Pour ce faire, elle entraîna avec elle des entreprises, des habitants et des écoles dans l’aventure du “zéro déchet ».
En 2015, la municipalité a lancé le "défi des familles" pour encourager les ménages à réduire leurs déchets de 50 %. Au début, 100 familles se sont inscrites dans ce processus. Par la suite, en 2023, le nombre de participants atteindra les 800 foyers.
À la fin de l'année, 25 % des ménages avaient réduit leurs déchets de 80 % tandis que 70 % d’entre eux avaient diminué leur quantité de 50 %.
Pour aider les volontaires à passer au “zéro déchet”, Roubaix a organisé plusieurs ateliers durant l'année. La commune a également fourni aux participants une balance pour peser leurs détritus. À la fin de l'année, 25 % des ménages avaient réduit leurs déchets de 80 % tandis que 70 % d’entre eux avaient diminué leur quantité de 50 %.
Les familles adhérentes au projet ont adopté de multiples mesures pour réduire leurs déchets, qu'il s'agisse de manger moins au restaurant ou de fabriquer leur propre lessive. Certaines, comme celle d’Andrée Nieuwjaer, ont totalement adopté le mode de vie "zéro déchet". Sa cuisine est remplie d'aliments sauvés de la décharge et conservés par marinage ou mise en conserve. Elle possède également un petit jardin à l'Hôtel de ville et transforme pour leur donner une seconde vie les objets que d’aucuns jugeraient inutilisables.

Mme Nieuwjaer et d'autres participants ont découvert que le fait de passer au “zéro déchet” ne les aidait pas seulement à réduire la quantité de rebuts et de détritus qu'ils produisaient mais aussi à économiser de l'argent - souvent de l’ordre de milliers d’euros.
Bien sûr, les habitudes de quelques foyers n'auront pas un impact significatif à eux seuls. C'est pourquoi le programme "zéro déchet" de Roubaix s'étend aujourd’hui au-delà des ménages, aux entreprises, aux écoles et à l'Hôtel de ville lui-même. Les acteurs municipaux ont mis en place des pratiques “zéro déchet” dans les établissements scolaires ainsi qu’à la mairie. Ils s'efforcent aussi à encourager les commerçants d’adopter le “zéro déchet”.
S'adressant au magazine environnemental Grist, Pauline Debrabandere a salué les efforts de Roubaix. Elle les a qualifiés de remarquables compte tenu des moyens limités de la ville. Depuis que Roubaix a lancé son programme "familles zéro déchet", 26 communes françaises ont suivi cet exemple et ont emboîté le pas.
Sources : The Guardian, Grist, Zero Waste Cities
Lire la première partie de cette série ici
France, the Zero Waste Hero?
Part 2
France has, in recent years, become one of the countries (if not the country) with the most stringent anti-waste policies. In this series, we'll be taking a closer look at the efforts the country, and its people, are making toward "zero dechets."
When you hear the phrase "zero waste," what often comes to mind are Instagram and YouTube influencers, pushing a certain aesthetic, singing the praises of fitting all their garbage for the year into a single mason jar.
In other words, "zero waste" has become associated with the rich. It's a pursuit only for those with ample time and money. It's out of reach for most normal people.
But that doesn't have to be the case, as the town of Roubaix illustrates. Roubaix is located in northern France, near Lille and the border with Belgium. It's one of the country's poorest cities, with more than 40% of residents living below the poverty line.

Roubaix launched its zero waste program in 2014, not in an effort to look good on Instagram, but to reduce litter on its streets. Instead of investing time and resources into managing litter, the city wanted to reduce the volume of trash produced. To do that, it recruited businesses, residents, schools, to the zero waste mission.
In 2015, the city introduced the "Family Challenge" to encourage households to cut their waste by 50%. One hundred families signed up for the challenge. The number of participants would eventually grow to 800 by 2023.
At the end of the year, 25% of participating households cut their waste by 80% and 70% reduced the amount of waste produced by 50%
To help families learn to go zero waste, Roubaix held several workshops over the year. The city also provided participants with a scale to use to weigh their rubbish. At the end of the year, 25% of participating households cut their waste by 80% and 70% reduced the amount of waste produced by 50%.
Participating families adopted multiple measures to reduce their waste, from eating out less to making their own laundry detergent. Some, such as Andrée Nieuwjaer, thoroughly embraced the zero-waste lifestyle. Her kitchen is full of food saved from the landfill and preserved by pickling or canning. She has a small garden plot at city hall and upcycles what would previously have been trash into usable objects.

Nieuwjaer and other participants discovered that going zero-waste not only helped them reduce the amount of rubbish and litter they produced. It also saved them money, often thousands of Euro per year.
Of course, the habits of a few households isn't going to make that big of an impact. That's why Roubaix's zero-dechet program extends beyond homes, to businesses, schools, and city hall itself. The city has implemented zero waste practices in schools and city hall and is working to encourage merchants to embrace zero waste.
Speaking to the environmental magazine Grist, Pauline Debrabandere, praised the efforts of Roubaix, calling them remarkable, particularly given the city's limited means. Since Roubaix launched its familles zero dechets program, 26 communities across France have followed suit.
Sources: The Guardian, Grist, Zero Waste Cities
Read part 1 in this series here
Written by: Amy Freeman
French edited by: Aléric Flair and Steve Henderson