(English version follows)
Ces dernières années, la France est devenue l'un des pays (si ce n'est LE pays) ayant les politiques anti-gaspillage les plus strictes. Dans cette série d’articles, nous examinerons de plus près les efforts déployés par la France et ses habitants pour atteindre le "zéro déchet".
Dans l’Hexagone, plus de 10 % des déchets produits chaque année sont des déchets ménagers : emballages, bouteilles en verre, papiers et, bien sûr, les épluchures et les restes alimentaires. Le pays a produit environ 34 millions de tonnes de déchets ménagers en 2020.
Mais tous ces déchets ne finissent pas dans les décharges. Les Français sont devenus très doués pour le recyclage : en 2019, plus de 70 % du carton et du papier ont été recyclés, de même que 15 % du plastique et plus de 60 % du verre.
Le problème des déchets organiques
Les biodéchets, c'est-à-dire tous les déchets alimentaires, ainsi que les tontes de gazon, les feuilles mortes et autres déchets du jardin, sont restés un angle mort du programme de recyclage français. Selon l'ADEME (renommée Agence de la transition écologique depuis 2020), les déchets organiques et alimentaires représentent environ un tiers de l'ensemble des déchets ménagers en France, avec une production moyenne de 83 kg par habitant et par an. Plus de 5,5 millions de tonnes de déchets organiques finissent brûlés ou mis en décharge chaque année.
Brûler des déchets organiques n'a aucun sens, que ce soit d'un point de vue écologique ou économique. Il faut plus d'énergie pour brûler les biodéchets qu'ils n'en produisent. Lorsqu'ils sont mis en décharge, les déchets organiques produisent du méthane, un gaz à effet de serre très nocif. Ils produisent également des lixiviats lorsque l'eau s'infiltre dans une décharge et en extrait les produits chimiques et les métaux lourds.
Options de compostage en France
Mais cette année, la quantité de biodéchets qui finissent dans les décharges ou qui sont brûlés devrait diminuer. À partir du 1er janvier 2024, les collectivités françaises devront proposer à leurs administrés une solution de recyclage des déchets organiques à la source. Tout comme les citoyens peuvent trier leur verre, leur papier et leur plastique pour les recycler, ils devraient désormais pouvoir trier leurs déchets organiques, qui seront ensuite transformés en compost ou en biogaz.
À partir du 1er janvier, les collectivités françaises devront proposer à leurs administrés une solution de recyclage des déchets organiques à la source
Il est important de noter que la charge de la nouvelle loi incombe aux autorités, et non aux ménages eux-mêmes. Les personnes qui collectent leurs restes de nourriture et leurs déchets de jardin pour leur compost personnel peuvent continuer à le faire. Ceux qui ne se soucient pas du recyclage des déchets organiques peuvent continuer à jeter leurs épluchures de légumes à la poubelle. Personne ne recevra d'amende pour ne pas avoir composté.
Les citoyens peuvent également apporter leurs déchets organiques à un point de dépôt dédié, similaire aux conteneurs de recyclage du verre que l'on trouve dans de nombreuses villes françaises. Des QR codes limitant l'accès aux conteneurs permettent d'éviter que les gens n'y jettent d'autres déchets.
Paris a adopté cette option et prévoit d'installer environ 500 bacs de collecte des déchets organiques dans ses rues d'ici à la fin de l'année. Chaque Parisien devrait disposer d'une poubelle à moins de trois minutes à pied de son domicile.
La seconde option, plus adaptée aux zones rurales ou suburbaines, consiste à fournir aux ménages des composteurs et à les former à la pratique du compostage à domicile.
Les Français ont été lents à composter. Et ce n'est pas avec la nouvelle règlementation que le pays tout entier va soudainement adopter le concept. L'objectif est que 27 millions de personnes, soit environ 40 % de la population, pratiquent le compostage d'ici à la fin de l'année 2024.
Source: Liberation
Article rédigé par Amy Freeman
Correction du Français : Aléric Flair et Steve Henderson
France, the Zero Waste Hero? (Part 1)
France has, in recent years, become one of the countries (if not the country) with the most stringent anti-waste policies. In this series, we'll be taking a closer look at the efforts the country, and its people, are making toward "zero dechets."
In France, more than 10% of all the waste produced annually is household waste—think food packaging, glass bottles, paper, and of course, food scraps and forgotten leftovers. The country produced around 34 million tons of household waste in 2020.
Not all of that trash ended up in landfills, though. The French have gotten very good at recycling—in 2019, more than 70% of cardboard and paper was recycled, as was 15% of plastic and more than 60% of glass.
The Problem With Organic Waste
Les biodéchets, that is, all those food scraps, plus grass clippings, fallen leaves, and other garden trimmings, has remained a blind spot in the French recycling program. Organic and food waste make up about one-third of all household waste in France, according to L'ADEME (Known as L'Agence de la transition écologique since 2020), with the average person producing about 83 kilograms (183 lbs) annually. More than 5.5 million tons of organic waste end up burned or in a landfill each year.
Burning organic waste makes no sense, from an ecological or economical perspective. More energy is needed to burn biowaste than it produces.
When put in a landfill, organic waste produces methane, a big-bad greenhouse gas. It also produces leachate when water seeps in a landfill and draws out chemicals and heavy metals.
Composting Options for France
But this year, the amount of biowaste that ends up in landfills or burned should drop. From January 1, French authorities will have to provide a solution for recycling organic waste to their constituents, at the source. Just as people can sort their glass, paper and plastic for recycling, they should now have the option to sort their organic waste, which will then be transformed into compost or biogas.
From January 1, French authorities will have to provide a solution for recycling organic waste to their constituents, at the source.
It's important to note that the burden of the new law falls on the authorities, not households themselves. Those who have been collecting their food scraps and garden clippings for their personal compost piles may continue to do so. Those who don't care about recycling organic waste may continue to toss their vegetable peelings in the trash. No one will be fined for not composting.
However, it's the authorities who must now provide the option for sorting organic waste. One solution is to provide each citizen with a bin specifically for biowaste, which they can then transfer to a larger trash can for door to door collection.
Citizens may also bring their organic waste to a dedicated drop-off point, similar to the glass recycling containers found in many French cities. QR codes that limit access to the containers would help prevent people from throwing other rubbish in.
Paris has adopted this option, with plans to install around 500 organic waste collection bins on its street by the end of the year 2024. Each Parisian should have a bin within a three minutes' walk of their home.
The second solution, which may be more appropriate for rural or suburban areas, is to provide households with composters and training on how to compost at home.
The French have been slow to compost. And the new rule will not see the entire country suddenly embrace the concept. The goal is to have 27 million people, or about 40% of the population, composting by the end of 2024.
Source: Liberation
Written by: Amy Freeman
French edited by Aléric Flair and Steve Henderson
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